Créé par OpenAI, ChatGPT est, selon ses créateurs, un « Optimizing Language Models for Dialogue ».

Autrement dit il s'agit d'un outil conversationnel. Ce n'est pas le premier du genre et sûrement pas le dernier. Toutefois, ChatGPT fait parler de lui à un niveau rare pour ce type d'outil. Un engouement qui laisse curieux...

ChatGPT : Une IA au service de l'humanité

OpenAI, la société qui a créé ChatGPT

OpenAI est une société de recherche et de déploiement de l'Intelligence Artificielle (IA). Son objectif est de développer une IA dite « générale ».

Cette IA « générale » telle qu'imaginée par OpenAI renvoie à des systèmes hautement autonomes qui surpassent les humains dans la plupart des travaux « économiquement valables » tout en bénéficiant à l'ensemble de l'humanité.

C'est, selon la pensée de Simon Sinek1, ce que l'on pourrait appeler un « why » assez ambitieux. Le « Why » pourrait être défini comme étant la motivation transcendantale profonde d'une entreprise ou d'un projet.

Récemment, OpenAI avait déjà secoué la toile avec DALL E, l'IA qui pouvait créer des images à partir de différents mots ou textes. Les résultats de DALL E, assez inégaux il faut le reconnaître, ont tout de même généré l'enthousiasme et l'appréhension du public et de nombreux artistes.

Qu'est-ce que ChatGPT et à quoi ça sert ?

Selon ses créateurs, ChatGPT interagit dans un langage naturel avec les utilisateurs. Ce format de langage permettrait ainsi à ChatGPT :

  • de répondre à des questions de suivi ;
  • d'admettre ses erreurs ;
  • de contester des prémisses incorrectes ; et
  • de rejeter des demandes inappropriées.

Il est aussi possible de lui demander un style de réponse particulier (scientifique, journalistique, jeune, etc) avec un niveau de justesse assez incroyable.

Une création supervisée

Les créateurs mentionnent un entraînement de cette IA via un « Reinforcement Learning from Human Feedback (RLHF) ». En effet, des formateurs « humains » ont fourni des conversations dans lesquelles ils jouaient les deux rôles : celui de l'utilisateur et celui de l'assistant IA. L'apprentissage s'affine et s'optimise au fur et à mesure des nombreux allers/retours via le « reward model » qui a été mis en place pour perfectionner l'IA.

On pourrait ainsi imaginer que ChatGPT a été « nourri » d'un éventail très large de sources textuelles comme des articles de presse, de blogs, des transcriptions issues de la télévision ou du cinéma, de livres mais aussi de différentes conversations intervenant en ligne.

Cette variété des sources d'apprentissage est sans doute à l'origine de la faculté exceptionnelle de ChatGPT à faire mouche lors de ses interactions avec les humains.

Le potentiel énorme de ChatGPT

Ce qui fait la singularité de ChatGPT, c'est sa capacité d'adaptation dans sa communication. Il peut s'adapter à de multiples formes de langage et répondre à différents types d'attentes et de questions. Cela peut aller du codage aux jeux de rôle en passant par des réponses scientifiques. Il faut toutefois prendre avec précautions les réponses données par l'IA.

En effet, empiriquement, il semble que même si certaines réponses peuvent être factuellement fausses (quand on l'interroge sur un élément inexistant par exemple), elles n'en restent pas moins crédibles !

Cette capacité de communication hors normes rappelle sans nul doute le culte film « Her »1 où le protagoniste joué par Joaquin Phoenix éprouve des sentiments pour IA prenant la forme d'une voix féminine et dont les capacités « conversationnelles » floutent la frontière entre l'homme et la machine.

Bien entendu, ChatGPT laisse entrevoir de nombreuses possibilités pour une multitude d'utilisations à l'échelle globale. Dans une ère où la numérisation et la communication à travers des interfaces sont de plus en plus communes voire privilégiées, il ne serait pas étonnant de voir un florilège de « ChatGPT like ».

Mais le déploiement d'un tel outil ne serait-il pas risqué ?

Footnote

1. Her, Spike Jonze, 2013

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