Dans ce Baromètre Inflation, réalisé par AlixPartners et Potloc, deux tendances majeures se dégagent : une inquiétude croissante dûe à l'inflation et une baisse de la consommation, à la fois dans les secteurs alimentaire et non alimentaire. Dans ce dernier, la seconde main devient l'un des premiers réflexes des consommateurs pour dépenser moins : ces "consommateurs malins" progressent significativement lorsque les inquiétudes vis-àvis de la situation économique augmentent.

L'étude indique que 84% des Français sont préoccupés par l'impact de l'inflation sur leur ménage. Cette montée de l'inquiétude souligne une tension économique grandissante, influençant profondément les habitudes de consommation. Ces inquiétudes ont perduré tout au long de l'année 2023.

Parallèlement, face à cette pression financière, de nombreux Français se sont tournés vers le marché de l'occasion. Le recours à la seconde main (versus neuf) est apparu parfaitement corrélé au niveau d'inquiétude.

Ces évolutions indiquent un paysage de consommation en pleine transformation : les Français réagissent en réalité très vite aux variations de prix en lien avec l'inflation, et choisissent les réponses les plus adaptées, ce qui complique indéniablement la tâche des acteurs du Retail pour répondre à une demande fluctuante.

Voici les principaux enseignements des quatre vagues trimestrielles de l'enquête Potloc x AlixPartners :

  • Perte de pouvoir d'achat massive : 43 % des Français déclarent une perte de pouvoir d'achat supérieure à 5 % sur un an, dont 21 % « plus de 10 % ». La part de la population qui déclare un gain de pouvoir d'achat n'est que de 9 %, ce qui génère un niveau d'inquiétude toujours élevé (84 %).
  • Un climat anxiogène général : les personnes interrogées considèrent que le reste des Français souffre d'une plus forte baisse de pouvoir d'achat qu'eux-mêmes. En tout, 61 % des répondants considèrent que les Français ont perdu en moyenne plus de 5 % de pouvoir d'achat.
  • Alimentaire : privation et changement d'enseignes. Des catégories entières d'aliments « plaisir » ou jugés chers font les frais de la baisse de pouvoir d'achat (pâtisserie, gâteaux, viande, plats préparés, alcools, poisson...). Les Français sont enclins à changer d'enseigne ou à aller à la chasse aux prix bas et aux promos pour retrouver des marges de manSuvres budgétaires. En tout, 62% des Français ont également recours à la privation, un chiffre qui s'est accentué depuis février 2023. Les distributeurs l'ont bien pris en compte en mettant en avant dans leurs communications la capacité de leurs clients à se faire plaisir sans trop payer.
    • "La différence entre la perception des enseignes par les consommateurs pour agir face à l'inflation, et leurs performances réelles en parts de marché, doit nous interpeller. Le positionnement prix n'est qu'un élément dans l'équation des consommateurs, avec la qualité et la variété de l'offre, ou la densité du réseau." - Olivier Salomon, Partner & Managing Director chez AlixPartners.
  • Hyper sensibilité aux variations de l'inflation, fortement corrélée au moral des Français. La détente observée en mai 2023 a été suivie par une rechute et un fort pessimisme à la rentrée (vague de septembre). Un vrai casse-tête pour les distributeurs, qui doivent ajuster leurs stratégies en fonction. Toutefois, l'attention sur les prix semble s'être calmée fin 2023 suite au ralentissement de l'inflation observé au cours de l'année.
  • Non-alimentaire : renoncement à des achats et poussée des achats de seconde main. Près de 9 Français sur 10 ont renoncé à un achat au cours des 12 derniers mois (+23 points par rapport à février 2023). Les achats de seconde main sont devenus très importants en 2023, en miroir de l'évolution du niveau d'inquiétude.

Nos experts Distribution & Produits de Grande Consommation se tiennent à votre disposition pour échanger sur les résultats de cette étude.

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